Flllloooooooooooooooodddddd

                 Tout brûle chez moi et des dizaines de personnes partagent un éclat de rire en me voyant nu sous un smoking à moitié brûlé, sur le toit hurlant à la mort que la réponse à ma question.

                 Le "bonne année!" des convives est ponctué du bruit qu'émis un bouchon de champagne se faisant expulser de son habitacle naturel à la vitesse de 40 km/h. Pas de catastrophe cette année: personne ne s'est pris du liège allant à la vitesse d'une voiture en ville dans l’œil même pas la petite Clara, pourtant habituer aux catastrophes. Même si quelques gouttes s'échapper de la bouteille en direction du sol, la soirée se déroule merveilleusement bien. Il est minuit et pourtant, je suis dans mon coin, attendant certainement que l'heure passe, un verre de scotch à la main. Ma femme est à côté de moi, débarrassant inlassablement les verres que les invités posent tour à tour sur le meuble d'une merveilleuse cuisine américaine tout en marbre. Elle n'a pas profiter un seul instant de la soirée, préférant limiter la casse en ne cessant de me répéter que ce n'était pas moi qui allait tout ranger une fois la beuverie fini. Et pourtant, je dis vrai. Elle n'a pas profiter un seul instant de la soirée, et j'ai pour preuve la magnifique table d'érable blond avec tout les amuses-bouches  dressé devant moi où chaque chose est à sa place: les boissons alcoolisés d'un coté, rangé par degré et les petits-fours de l'autre, rangé par ingrédient. Seul le champagne manque à l'appel, il est évidemment dans les mains de la petite Clara, ne manquant pas une occasion de se soûler. Ce n'est pas elle non plus qui va aider ma femme pour le ménage du lendemain. Autour de la petite Clara et sous de la musique concocté par ma femme sur une chaîne Hi-Fi Pioneer, nos amis accompagnés de leurs maris ou de leurs femmes ainsi que de leurs enfants, tassés dans le canapé en cuir italien, soda dans une main regardant la télévision 4K achetée la veille. Les invités ont l'air de bien rire. C'est le principal j'imagine. Je ne suis pas dans mon coin par hasard, ce genre de fête ne fait que plaisir à ma femme, imaginant que, ainsi, elle conserverait à jamais tout ses amis enfin tout nos amis puisque depuis que nous sommes mariés, ses amis sont nos amis et intrinsèquement, les miens. Vous vous demandez si mes amis sont alors les nôtres et intrinsèquement, les siens j'imagine?

                 Et bien, je n'ai pas d'amis. Tout ce que j'ai, c'est une merveilleuse femme avec qui j'entretiens un rapport conjugal tout les premiers samedi du mois, un enfant se prenant pour Captain America, une table d'érable blond, une cuisine américaine en marbre, un canapé en cuir d'Italie, une chaîne Hi-Fi Pioneer et une télé 4K achetée la veille. La parfaite vie de famille d'un homme plongé dans une routine se rapprochant au plus près de ma vision de l'enfer. Je me lève tout les matins à 6h30, je réveille mon enfants qui me demande tout les matins s'il a dormi 70 ans puis je prépare le petit déjeuner fait de bacon et d’œuf dans la cuisine américaine en marbre tout en nouant ma cravate et en buvant les dernières gouttes d'un café froid. Je sort de chez moi à 7h50 et je rentre à 19h15. La suite, c'est un repas familial sur une table d'érable blond, je couche le petit Steve Rogers et je vais au lit, sans espoir d'un petit moment d'intimité avec ma conjointe. La vie idéale. Mais ce n'est pour ça que je suis dans mon coin, un verre de scotch à la main, regardant la petite Clara danser sur la piste, entourer d'homme ne regardant qu'elle avec la main sur les fesses de leurs femmes, je me pose une question. Sous le bruit des verres s'entrechoquant ponctués par les réflexion de ma femme sur mon incapacité à faire le ménage, d'Arthur parlant avec ses invités sur la télévision 4K achetée la veille et du bruit des chaussures à talon de la petite Clara sous le rythme dicté par ma chaîne Hi-Fi Pioneer, je me pose une question: un bouchon de champagne expulsé peut-il causer des dégâts lors de sa chute? Quand le bouchon de liège est expulsé par la pression, il atteint la vitesse de 40 km/h et monter alors à plus de 11 mètres d'altitude par secondes! ensuite, soumis à l'attraction terrestre, il retombe, sa vitesse va alors s'accélérer mais sera très inférieure à la vitesse de départ. Alors, le risque de recevoir des dégâts est infinie mais il existe... à peine j'ai eu le temps d'établir une théorie que la petite Clara ouvre une nouvelle bouteille de champagne. Je décide alors de suivre la trajectoire du bouchon. Ce fut mission impossible, le liège se confondant rapidement avec la nuit. Et pendant ce temps, ma femme ré enfourna une nouvelle tournée d'amuse-bouche pour plaire à l'assemblée générale. Je décide alors d'aller voir mon enfant, peut-être est-il en train de faire une overdose d'Ice Tea. La petite Clara décide alors de scander mon nom et celui de ma femme afin qu'on rejoigne le peuple pour partager un moment de danse.

                 Je fis le premier surpris de voir ma femme sortir de ses fourneaux pour enfin profiter de la soirée. Evidemment, elle ne danse pas avec moi, elle préfère se dandiner avec Jacob. Jacob. Même son prénom est détestable. Jacob. C'est le prénom d'un arrière grand oncle Jacob. Je ne peut pas non plus lui en vouloir, je n'ai que yeux pour la belle petite Clara. Ses hanches se trémoussant sur la piste, ses mains virevoltant dans les airs et son regard plein de liberté. Le monde de la petite Clara était un monde sans contrainte. Un monde sans enfant. Et surtout un monde sans ma femme, dansant avec Jacob. Où est la femme de Jacob pour qu'elle lui décolle ses mains de la taille de ma femme? Elle arrive. Très bien. La soirée bat son plein et ma femme ne fit que des allers et retours entre la cuisine et la piste de danse, Captain America voulant une omelette, elle sort alors une poile et allume le gaz tout en continuant de parler à Jacob. En temps normal, j'aurais eu les yeux fixés sur la petite Clara mais je ne sais pas pourquoi je haïssais autant ce Jacob. Vivement que sa femme vienne, amenant avec elle le bruit strident de ses talons me rappelant mes plus tristes heures de primaire. Elle retourne sur la piste de danse et danse avec Jacob. Ce prénom m'irrite. Jacob. Je retourne dans mon coin, verre de scotch à la main, ruminant dans ma barbe des insultes envers Jacob. Il le sait que son prénom a été donné à un singe dans "Dawn of the planet of the apes"? Je lui dis? Non, ce n'est pas assez méchant.

                 Puis tout un coup, le silence. Le temps est comme fixé. Le bruit strident des talons de la femme de Jacob me rappelant mes plus tristes heures de primaire résonne dans ma tête comme si je venais de prendre une drogue hallucinogène qui me rappeler les plus heureuses heures de mon adolescence. Je vois tout au ralenti: les mains de Jacob carrelant la taille de ma femme, la petite Clara, verre de champagne à la main dansant sur la piste avec une élégance rare, mon fils et son bouclier Captain America l'imitant devant tout ses copains ignorant totalement Arthur et ses invités, le trajet des bouchons de liège expulsé à la vitesse de 40 km/h, le bruit de tracto-pelle qu'émet nos invités en mettant les amuses-bouches dans leurs becs ; tout mes sens sont en éveil: j'entend les lourds pas des danseurs et le bruit des bulles de champagne qui pétillent ; je sens l'odeur de la transpiration d'Eric dansant inlassablement sur la piste ainsi qu'une odeur de gaz venant de... une odeur de gaz? Ma femme, dans son élan de danse, a ouvert le gaz sans ouvrir le feu? Le gaz qui s'échappait de la cuisine américaine en marbre remplit alors la moitié de notre merveilleuse maison. Il suffit juste que quelqu'un sonne à notre porte pour tout faire exploser. Heureusement, tout nos invités étaient là et il me suffit d'éteindre le gaz et... Jacob. Jacob s'autorise à danser avec ma femme car la sienne n'était pas là. Pourtant, j'entendais le bruit strident des talons de la femme de Jacob me rappelant mes plus triste heures de primaire... aussitôt ai-je compris la situation que le temps se fixa de nouveau. La sonnerie de la porte de la maison retentissante. Et mince. Tout vole alors en éclat, la poêle avec l'huile chaude, les plats, les boissons, les verres, les assiettes, les chaises, tout les invités lâchent leurs verres tout en étant propulsé à l'arrière ainsi que les enfants, tout cette destruction est semblable à de la poésie appuyé par de la musique, tout était parfait, le visage de ma femme surprise, Jacob laissant tomber ma femme, mon enfant tentant de se protéger à l'aide de son bouclier (j'ai omis de lui dire que son bouclier était extrêmement inflammable. La prochaine fois, je m'en souviendrais!), la petite Clara laissant échapper son verre de champagne ; tout ceci suivit d'une énorme flamme brûlant alors draps, nappes, vêtements, cheveux ainsi que le sol étant jaugé d'alcool prit feu, brûlant par la suite chaussures et plantes de pieds et moi. Debout, contemplant le paysage comme si j'étais au jardin de Versailles. Tout me semblait si poétique. Adieu la vie de rêve. Adieu ma femme avec qui j'entretient un rapport conjugal tout les premiers samedi du mois. Adieu mon enfant se prenant pour Captain America. Adieu les levers à 6h30. Adieu le bacon. Adieu le café froid. Adieu ma table d'érable blond. Adieu ma cuisine américaine en marbre. Adieu mon canapé en cuir d'Italie. Adieu ma télé 4K achetés la veille... attendez, qu'est-ce que je viens de dire? Pris d'un mouvement de panique, je jette alors mon verre de scotch et je sauta sur ma table d'érable blond. Je sens alors la flamme qui se jette sur moi, brûlant alors mon smoking noir italien. Mais que faire de ce smoking noir italien? Au diable ma femme et mon enfant, pourvu que je sauve tout ce qui est précieux pour moi: une table d'érable blond, une cuisine américaine en marbre, un canapé en cuir d'Italie, une chaîne Hi-Fi Pioneer et une télé 4K achetée la veille! Je dois à tout prix sauver tout ce matériels, achetés à la sueur de mon front! Au diable la petite Clara, pourvu que je sauve ce qui reste de ma vie! Perdu dans le noir d'une nouvelle année, entouré de convives brûlant, je jette alors une chaise dans la baie vitré emmenant au jardin pour transporter ma table d'érable blond. Je rentre de nouveau, poussant les convives cherchant à s'éloigner de cette flamme et d'éteindre les calcinés, je pousse alors les enfants ne me préoccupant que de mon canapé en cuir d'Italie. Je réussi à le transporter dans le jardin, loin des flammes de l'enfer. Prenez ma femme et mon enfant mais par pitié, laissez ma télé 4K saine et sauve! Je débranche alors tout avec soin pour pouvoir le rebrancher pendant que le bruit de la musique est couvert par le bruit qu'émettent le bruit des gyrophares des pompiers venant nous sauver. Vite, venez sauvez ce qu'il reste de ma cuisine américaine en marbre pendant que je finis de sauver ma télé! Vite, venez, il ne reste plus que ma chaîne Hi-Fi Pioneer mais je ne pourrais pas sauver ma cuisine américaine en marbre tout seul, vite, venez me sauver, venez me délivrer! Au diable Jacob pourvu que ma cuisine américaine en marbre ne soit pas trop amoché! J'ai réussi! Tout mon matériel est dehors, il ne me reste qu'à attendre les pompiers, tardant à venir! Mon smoking est à moitié brûlé et je ne porte pas de caleçon mais je décide quand même de monter sur le toit pour faire des signes aux pompiers afin qu'ils viennent plus rapidement.

                 Devant moi, un nouveau spectacle se dressé. Tout les voisins du quartiers étaient debout à regarder la maison brûlée. Une attraction dans leur vie morose sans intérêt. Au diable mes voisins, pourvu que ces pompiers viennent à temps! Ils arrivent! Ils viennent sauver ma cuisine américaine en marbre! Ils déploient alors leurs gros tuyaux (il n'y aucun sous-entendu homo-sexuel là dedans) pour asperger ma maison d'eau (vraiment, il n'y en a aucun!). Les flammes commencent à baisser tandis que mon jardin se vider, les pompiers venant s'occuper des nos invités. Ma femme d'abord, grelottant et noyant dans ses larmes, accompagné de mon fils, inconscient ; puis la petite Clara, arrivant à peine à marcher brûler à la main ; ensuite Jacob. Jacob. Même brûlé, Jacob m'irrite. Le bruit des talons stridents de sa femme me rappelant mes plus tristes heures de primaires courant chercher son mari dévoué qui dansait avec ma femme 20 minutes plus tôt m'irritent aussi. Tout se calme et moi, j'étais encore sur le toit, regardant se magnifique spectacle. Que vois-je? La réponse à ma question. Un bouchon de liège était paisiblement posé sur le haut de mon toit, attendant ainsi qu'un coup de vent l'emporte pour de nouvelles aventures. Un bouchon de liège expulsé par la pression et atteignant la vitesse de 40 km/h, qui monte alors à plus de 11 mètres d'altitude par secondes pour être ensuite, soumis à l'attraction terrestre qui le fait retomber, il accéléré malgré une vitesse très inférieure à la vitesse de départ ne commet aucun dégât. J'avais la réponse à ma question.

Pris d'un sentiment euphorique, je prend alors le bouchon de liège et je lève devant tout le monde en criant que j'avais ma réponse à ma question. Smoking noir d'Italie à moitié brûlé, sexe à l'air car je ne met de caleçon devant tout mes voisins. Tout brûle chez moi et des dizaines de personnes partagent un éclat de rire en me voyant nu sous un smoking noir d'Italie à moitié brûlé, sur le toit hurlant à la mort que la réponse à ma question. Au diable les rires et les moqueries, j'ai sauvé ma vie et j'ai trouvé la réponse à ma question. Je jette le bouchon de liège dans les airs, heureux. Oh oui, bonne année.